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Perturbateurs endocriniens, pesticides : pourquoi et comment les éviter ?

Les perturbateurs endocriniens : on en entend de plus en plus parler mais qui sont-ils vraiment ? Pourquoi et comment les éviter ? Notre écosystème interne s’inscrit dans un écosystème plus grand qui est celui de notre habitat…et celui de la planète Terre. Comment la dissémination croissante des perturbateurs endocriniens, et en premier lieu les pesticides, bouleverse et met en péril la vie de ces écosystèmes ? Comment consommer responsable pour préserver notre environnement ? 

Perturbateurs endocriniens : quésaco ?

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui interfèrent avec le fonctionnement du système endocrinien (c’est-à-dire hormonal) (OMS, 2002). On les retrouve partout sous diverses formes (notamment les pesticides, parabènes, phtalates, Bisphénol A (BPA), S et F, PVC, PFC, éthers de glycol, alkylphénols, Triclosan, mercure, plomb, etc.) et dans l’alimentation et les objets du quotidien : cosmétique, jouets, emballages alimentaires, biberons, meubles, appareils électroniques, produits d’entretien, médicaments (notamment la pilule contraceptive), etc. https://www.perturbateur-endocrinien.com/liste-perturbateurs-endocriniens/.

Pesticide

 

Pourquoi s’alarmer de leur dissémination dans notre environnement ?

Les pesticides, pourvoyeurs d’une dissémination massive et en augmentation 

C’est notamment la transformation de notre modèle agricole et du rapport au vivant à partir des années 1960 qui engendre, avec l’utilisation des pesticides, une dissémination massive et encore croissante de perturbateurs endocriniens dans notre environnement. En effet, la généralisation de l’agriculture intensive, non adaptée au milieu et recourant à l’usage systématique et préventif des pesticides non seulement pollue notre environnement mais questionne aussi notre sécurité sanitaire et alimentaire à long terme. Ce modèle promeut également l’usage d’engrais polluants pour amender les sols, tout en augmentant les parcelles au détriment des haies et en multipliant les monocultures : rien qui ne soutienne l’équilibre des écosystèmes permettant des sols vivants et fertiles sur le long terme.

A noter par ailleurs que l’utilisation importante de la pilule comme moyen de contraception en France pollue les écosystèmes aquatiques d’œstrogènes synthétiques. Ces derniers, provenant des eaux non suffisamment retraitées et rejetées dans les rivières, affectent grandement la reproduction des amphibiens et des poissons. 

L’effondrement de la biodiversité dont l’Homme dépend

La biodiversité recouvre l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries, etc.) et leurs interactions. Elle comprend trois niveaux interdépendants : la diversité des milieux de vie à toutes les échelles ; la diversité des espèces (y compris l’espèce humaine) qui vivent dans ces milieux ; la diversité génétique des individus au sein de chaque espèce. Selon l’IPBS et La Fresque de la Biodiversité, l’érosion de la biodiversité liée aux activités humaines est due à 5 causes majeures par ordre d’importance
1. La destruction des habitats (changement d’usage des sols pour l’élevage et artificialisation)
2. La surexploitation des ressources (pour les poissons notamment)
3. Le changement climatique (espèces non adaptées au nouveau climat)
4. Pollutions (liées aux pesticides et aux engrais notamment)
5. Espèces exotiques invasives (frelons asiatiques tuant l’’abeille endémique à l’Europe, etc.) 

On parle aujourd’hui d’une 6e extinction de masse de la biodiversité qui remet en question les services écosystémiques que la nature nous rend « gratuitement » : approvisionnement en eau douce et en nourriture notamment grâce à la pollinisation et au renouvellement de l’humus, mais aussi approvisionnement en médicaments, etc. Selon l’INRA, 80 % des cultures dans le monde dépendent directement des pollinisateurs (surtout des abeilles). On prend alors rapidement conscience de l’importance des pollinisateurs pour notre sécurité alimentaire. Or les abeilles se meurent en raison des pesticides et, sans elles, la pollinisation par le vent ou l’eau ne nous laisse que très peu de fruits et de légumes, essentiels pour la santé.

 

Quels impacts des perturbateurs endocriniens sur notre santé ?

La santé de l’être humain, comme tout être vivant, dépend non seulement de la qualité de son milieu intérieur, notamment de ses liquides (sang, lymphe, liquide intracellulaire où baignent nos cellules à l’origine de la vie), mais aussi de la qualité de son milieu extérieur, son environnement. 

Dans son livre 200 alertes santé environnement – Les substances toxiques à la loupe : quels risques et comment s’en protéger ? (Editions Guy Tredaniel, 2016), le Dr Pierre Souvet, Président de l’ASEF (Association Santé Environnement France), partage un constat : les cas de cancers, d’allergies ou encore de troubles de la fécondité augmentent à une vitesse record, à mesure qu’une diversité de polluants est disséminée dans notre environnement. Comment alors ne pas se poser la question de l’impact de ce cocktail quotidien sur notre santé ?

Ainsi, des études1 ont observé une diminution de 25% du risque de cancer (sans parler des perturbations hormonales) chez les consommateurs « réguliers » d’aliments biologique, c’est-à-dire non traités aux pesticides, par rapport aux personnes qui en consomment moins souvent. Par ailleurs, les produits alimentaires « Bio » auraient une qualité nutritionnelle supérieure de 30% à celle des aliments conventionnels. A noter que tous les aliments ne contiennent pas le même taux de résidus de pesticides (certains sont moins traités et/ou mieux protégés). Attention au céleri, aux cerises, fraises, raisins, agrumes, pommes, herbes fraîches, laitue, endives, etc. qui sont les plus contaminés. Les crucifères (choux) sont quant à eux plus épargnés.
Le coquelicot, très sensible aux pesticides, est repris comme symbole de la lutte contre l’utilisation des pesticides par certains collectifs citoyens en France.  

Les perturbateurs endocriniens comptent parmi les pires effets des polluants tant ils sont nocifs pour la santé humaine et pour les écosystèmes. Ils favorisent les cancers hormono-dépendants (sein, utérus, prostate), les problèmes de fertilité, le diabète ou encore l’obésité. C’est pourquoi il est essentiel de se préserver de toutes ces substances en prenant des bonnes habitudes au quotidien, et ce qui vaut en particulier pour les enfants et les femmes enceintes et allaitantes, plus vulnérables. La dangerosité de la plupart des produits est connue et l’Union Européenne se prépare à interdire une liste de milliers de substances toxiques au sein des États membres2.

 

L’enjeu santé de la protection du vivant et de la consommation responsable

On comprend alors à quel point la santé est intimement liée à un environnement sain. Bien évidemment le rôle de l’alimentation y est clé mais la consommation responsable ne s’arrête pas au domaine alimentaire et a pour objectif de promouvoir des pratiques de consommation plus respectueuses de l’environnement et de l’être humain dans leur globalité.

Les bons gestes pour éviter les perturbateurs endocriniens :

  • Consommer une alimentation biologique (sans pesticides), locale et de saison avec des produits bruts, riches en légumes et en fruits (cf. graphique ci-dessous pour y voir clair parmi les labels).
  • Consommer une eau du robinet filtrée des résidus de métaux, pesticides et médicaments (filtre à charbon ou mieux à osmose inverse).
  • Choisir des produits cosmétiques et ménagers les plus naturels possibles.
  • Plus de détails dans le tableau ci-dessous consultable ici.
 

 

 

Le saviez-vous ?

En mangeant « Bio », nous évitons d’ingérer non seulement de nombreux pesticides, mais aussi des engrais de synthèse, additifs, antibiotiques, hormones, produits de synthèse divers, aliments irradiés et Organismes Génétiquement Modifiés (OGM). Pour garantir leur origine biologique, les produits « Bio » doivent porter un des logos des 5 premières colonnes du tableau ci-dessous. Cette labellisation assure que les producteurs et fabricants doivent se soumettre à des contrôles surprises plusieurs fois par an effectués par des organismes certifiés. Il faut cependant faire attention à l’origine des produits « Bio ». Certains viennent du bout du monde et non seulement ils participent aux émissions CO2 mais ils ont aussi perdu une partie de leurs qualités nutritionnelles lors du voyage. Les règlementations Bio et les contrôles peuvent également différer d’un pays à l’autre, y compris au sein de l’U.E. Le bio d’Espagne n’est pas le même que le bio français. Mieux vaut donc consommer le bio le plus local possible ! 

Nous ne pouvons pas nous arrêter de vivre et prétendre pouvoir agir sur toutes les dimensions de la dégradation de notre environnement ; cependant, petit à petit tel le colibri, les gestes du quotidien nous transforment et peuvent transformer le monde qui nous entoure. L’alimentation est notamment un levier très puissant d’action et aux bénéfices rapides, évidents et bénéfiques pour la santé humaine. Lorsqu’on se décide à mettre en place des changements en matière de choix de consommation, on évite non seulement la dissémination de polluants dans notre organisme et dans notre environnement, mais on se positionne également dans une dynamique positive d’action.

 

Prenez soin de vous et écoutez votre corps !

Tout naturellement,

Lise

 

1. Association of Frequency of Organic Food Consumption With Cancer Risk, Cohorte Nutrinet-Santé, Julia Baudry and al, INRA, JAMA octobre 2018 et https://www.inrae.fr/sites/default/files/pdf/CP%20Aliments%20bio%20et%20cancer.pdf

2. Au titre du règlement REACH (acronyme pour « Registration, Evaluation and Authorisation of Chemicals) entré en vigueur le 1er juin 2007, les entreprises doivent identifier les dangers et gérer les risques liés aux substances qu’elles fabriquent et commercialisent dans l’UE. https://echa.europa.eu/fr/regulations/reach/understanding-reach

 

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Tanguy Mombert
2 années il y a

Merci !

Dernière modification le 9 mois il y a par LiseB

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